Notre village Étiolles

Étiolles préhistorique

Le site préhistorique d’Étiolles a été découvert en 1971. Il est aujourd’hui connu de tous les Archéologues du Paléolithique. Il tient une place de premier plan dans les recherches concernant le peuplement et le mode de vie des Magdaléniens, en particulier de leurs campements. Ce site est unique au monde pour la longueur de ses lames de silex : de 30 à 40 cm.

Chasseur-cueilleurs, les Magdaléniens ont vécu entre -15.000 et -10.000 ans avant le présent.

Ces hommes ont peuplé le nord de l’Espagne et la France. En zones moins denses, on les retrouve en Allemagne, en Suisse et jusqu’au sud de la Pologne. Les vestiges de leur présence à Étiolles ont été datés à -13.000 ans. Ils sont le dernier maillon d’une chaine ininterrompue qui commence avec le premier Hominidé : l’AUSTRALOPITHEQUE.

Apparu il y a plus de 4 millions d’années, il était plus doué pour grimper aux arbres, où il passait une bonne partie de son temps, que pour marcher. Le volume de son cerveau ne dépassait pas 500 cm3. Il est suivi d’un certain Homo Habilis, vers -3 millions d’années, probablement le premier hominidé à parler. Son cerveau atteignait 700 cm3. Cette augmentation va de pair avec une activité grandissante des neurones, traduite par la fabrication des premiers outils en pierre. Vers -1 million d’années lui succède l’Homoérectus doté d’un cerveau de 1.200 cm3.

Enfin apparaissent, il y a environ -100.000 ans, deux sous-espèces : l’homme de CRO-MAGNON et le NEANDERTHALIEN. Le premier arrive en Europe vers -40.000 ans et se répand dans le monde entier. Le Néanderthalien, après être venu lui aussi en Europe, s’éteint en Asie Centrale vers -35.000 ans. Rien n’empêche que ces deux espèces aient cohabité durant plusieurs millénaires, sans pour autant se mélanger ? Ce Cro-Magnon, appelé Homo sapiens sapiens, est l’homme moderne dont nos Magdaléniens sont directement issus, tout comme nous. Selon une première hypothèse, tous les Homo sapiens sapiens proviendraient d’un même groupe de gènes. Les races humaines seraient donc le fruit d’une adaptation au milieu et non de différences génétiques. Une seconde hypothèse formule, au contraire, que chacune des populations disséminées dans le monde, auraient évolué indépendamment des autres. Les races procèderaient alors de différences génétiques.

Sur le plan alimentaire, notre Magdalénien, nous l’avons dit, est chasseur-cueilleur. La chasse était probablement réservée aux homes. Le gibier, à en juger par l’origine et le nombre des ossements accumulés était abondant et varié : rennes, bisons, aurochs, chevaux, mammouths. La cueillette des plantes sauvages comestibles était l’apanage des femmes. Viandes et légumineuses faisaient d’excellents ragoûts : cuits dans une outre en viscère de rennes, ou à défaut, dans un récipient en peau tannée. L’eau était portée à ébullition par immersions répétées de pierres chauffées à blanc sur le foyer. Procédé très efficace, l’eau bouillait presque instantanément. Cette pratique est d’ailleurs encore réalisée par les nomades du Sultanat d’OMAN.

Le magdalénien est donc omnivore comme nous, même si la diversité de ses aliments et de leurs préparations était beaucoup plus restreinte que la nôtre. Il faudra attendre encore 6000 ans avant qu’il ne devienne cultivateur et éleveur, et se sédentarise.

Sa vêture était faite de peaux tannées et cousues en veste, pantalon, bottes aussi. De nombreux grattoirs et aiguilles en bois de renne en témoignent.

Ils habitaient des huttes revêtues de peaux brutes, tendues sur une armature en bois.

Ils cueillaient aussi des plantes médicinales dont ils connaissaient fort bien les propriétés curatives. Ils savaient remettre les fractures. La fréquence des cas de spondylose prouve qu’ils se tenaient souvent assis. Cancers et arthrites étaient rares, mais la durée de vie des Magdaléniens était beaucoup plus courte que la nôtre. Plus de 50% des hommes n’atteignait pas 21 ans et 12% seulement dépassait 40 ans. Aucune femme de plus de 30 ans n’a été retrouvée.

Les conditions climatiques auxquelles étaient soumis nos Magdaléniens étaient sévères. La dernière phase de la période glacière s’achève mais il fait encore très froid. Le paysage était bien différent du notre. La Seine était 3 à 4 fois plus large qu’aujourd’hui, et divisée en de nombreux bras dont l’Ile aux Paveurs est le dernier témoin. Sa vallée était occupée par une plaine humide, parsemée de bouleaux, de noisetiers, de chênes, le long de ses rives. Par contre, sur les plateaux de Sénart et de Corbeil régnaient des conditions climatiques plus rigoureuses : paysage de steppe coupée d’îlots boisés de pins et de bouleaux. Le village d’ÉTIOLLES s’étage, depuis le Moyen Age, sur l’escarpement qui épaule la forêt de Sénart, séparé de la rive droite de la Seine par une plaine humide. Les Magdaléniens, au contraire de nous, installèrent leurs campements dans cette plaine humide où le climat était plus doux. Le choix allait de préférence, au confluent d’un Rû, l’Hauldres et d’un fleuve, la Seine. Leurs crues, de 5 à 6 par an, en creusant leur lit, découvraient d’abondants gisements de silex d’une qualité et d’une taille exceptionnelle. Certains blocs pesaient jusqu’à 15 kilos. Ce sont ces gisements, facilement accessibles, qui justifiaient l’installation de campements temporaires, entre deux crues, pour travailler ce silex. C’est aussi grâce à ces crues que les couches de sédiments se sont accumulées, recouvrant et préservant les vestiges de ces campements, en nous permettant de les retrouver presque intacts. Une autre caractéristique des lieux, à une époque où les ponts n’existaient pas, un guet proche permettait de traverser aisément la Seine, facilitant ainsi le passage d’une rive à l’autre, des hommes et des hardes de rennes, de chevaux, de bisons, d’aurochs et des troupeaux de mammouths.

L’organisation sociale des Magdaléniens était évidemment fonction de leurs conditions de vie et de travail. Ils vivaient en groupement de plusieurs familles, condition indispensable pour chasser le gros gibier avec des armes bien légères.

Quant à leur vie spirituelle et à leurs croyances, on en ignore la profondeur et les pratiques. Mais il est probable que l’approfondissement de leur religiosité allait de pair avec l’explosion de l’art pariétal qui décorait les grottes de Lascaut, d’Altamira en Espagne, de Chauvet exhumée en 1994 à la Combe d’Arc.

Si vous êtes curieux de vos origines, visitez donc le Centre Archéologique d’Étiolles, installé dans l’Orangerie de l’Ancien Couvent du Saulchoir, aujourd’hui l’I.U.F.M., Boulevard du Général de Gaulle.

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